Notre corporation a su, au cours des siècles, préserver ce savoir faire.
Nous sommes toujours capables de reproduire à l’identique les gestes du passé. Ils nous ont été transmis par nos maîtres qui , eux-même, les tenaient de leurs maîtres. Cette transmission a bien failli être perdue lors de la Révolution Française. La campagne de restauration, lancée par Prosper Mérimée au XIX siècle, permettra de retrouver ces gestes et savoir-faire oubliés, soit par nos scientifiques et chimistes de l’époque, soit auprès de nos confrères allemands, anglais et suisses qui n’avaient pas connu d’interruption dans leur pratique.
La France possède le plus grand patrimoine de vitraux civils et religieux du monde. Notre mission de restauration est donc essentielle.
Avoir devant soi un vitrail à restaurer est une source de savoir, de connaissance et d’inspiration supplémentaire pour le maître verrier. Il peut y voir la main de son prédécesseur à l’oeuvre. Chaque coup de pinceau, de blaireau, de putois, de grattage est visible. La transparence de la grisaille utilisée, l’usage des émaux, du jaune d’argent, les enlevés à l’acide… On retrouve toutes les techniques apprises mais utilisées de manière différente d’un artiste à l’autre.
C’est une grande joie et une immense satisfaction que de restaurer et de prolonger la vie d’un vitrail.
Pour m’acquitter au mieux de cette tâche, j’ai suivi une formation spécifique aux techniques de restauration des vitraux au CIV de Chartres et je continue à apprendre et à me perfectionner, chaque jour un peu plus.